World-Rugby : c'est Didier Deschamps qui a inspiré l'AfSud !
Que les choses soient bien claires entre nous ! Je n'ai strictement jamais eu la moindre fibre nationaliste en regardant des rencontres de "soccer" ou de "rugby-football" dans mon canapé et/ou dans les gradins.
Ayant maintenant, malheureusement, largement dépassé la soixantaine et ayant commencé très tôt l'observation de ces spectacles corporels, force est d'admettre que les retours dans l'Histoire perdent parfois en netteté mais, "croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer", jamais le résultat brut sans les émotions concommitantes, n'a provoqué chez moi le moindre enthousiasme.
Certes, la magique alchimie entre le résultat et le spectacle pouvait parfois s'opérer : France84, championne d'Europe de "soccer" par Nations, sous la houlette de Michel Platini, reste, à mes yeux, un sommet d'extase !
En vrac, j'ai ainsi préféré la Hollande de Cruyff vaincue par la RFA, lors de la Coupe du Monde par Nations en 1974, la France de "Platoche" vaincue, là aussi, par la RFA à Séville en 1982, la Belgique d'Hazard vaincue en 2018, pour ne citer que quelques exemples notoires d'émotions exacerbées.
Quant à la France, championne du monde de 2018, sous la baguette de Monsieur Deschamps, que de longues soirées d'"emmerdements", bien caché sous la couette car Vox Populi obligeait à se prosterner et à défiler en gilet bleu, blanc et rouge, sous peine d'être déchu de la nationalité française !
Dans le domaine du "rugby-football", force est de constater que le même paradoxe opère.
La fin de cette Coupe du Monde par Nations, dont l'extrême étendue dans le temps, faute de vouloir concentrer l'élite pour de sombres histoires de business, affadit déjà l'événement, risque de n'enthousiasmer que les lauréats en personne et, surtout, la classe politique Sud-Africaine aux affaires, toujours à l'affut, comme dans tous les villages planétaires, de symboles pour rehausser son image de marque.
Il est donc à souhaiter que les Sud-Africains, dans leur diversité, trouvent dans ce dernier succès mondial des motifs de satisfaction et d'enthousiasme collectif mais, seul face aux retransmissions matinales, le repas fut, dans l'ensemble, assez indigeste.
Il est sûr que les "Springboks" n'ont fait que revisiter avec abnégation les racines historiques de ce jeu qui reste, d'abord et avant tout, un sport de combat collectif où le ballon n'est qu'un catalyseur de lutte et non un objet de désir partagé.
Il est aussi à craindre qu'il ne soit vraiment plus possible de gagner un tournoi mondial en "soccer" et/ou en "rugby-football" sans rendre simultanément le spectacle larmoyant. Monsieur Deschamps n'aurait, sans doute pas, renier cette organisation minimaliste de l'AfSud :
- Priorité absolue à la rigueur de l'organisation défensive.
- Solidarité collective de tous les acteurs dans le désir de combattre pour faire d'abord déjouer l'adversaire.
Et, point d'orgue de l'affaire emballée
- Se contenter de quelques rares occasions de marquer des points par des exploits individuels
La froide efficacité dans toute sa rudesse et son absence de sentiment !
Ma foi, les nationalistes de pacotille en lien avec les classements officiels se gargariseront de cette réalité .....quant à espérer remplir les écoles de rugby françaises avec ce minimalisme violent et surchargé en testostérone, c'est un tout autre débat ! Voir les Blacks contre Galles, les Anglais contre les Blacks ou les Japonais de tous les instants procureront toujours des rêves plus doux que les amères statistiques historiques.